Cela fait une semaine qu'il nous a quitté. C'est le soir que l'angoisse me prend. Hier, je me passais en boucle "Mon vieux" de Daniel Guichard, j'ai versé toutes les larmes de mon corps; Ce soir, j'évite de mettre la chanson.

Pour tout dire, aujourd'hui je pense surtout à ma mère, je me demande comment elle va s'en sortir. Elle n'a jamais été seule, elle a besoin d'avoir quelqu'un pour faire ses monologues interminables. Parler est vital pour ma mère, c'est son oxygéne. c'est pire qu'un moulin à parole, elle ne s'arréte que pour dormir; la soltitude l'angoissait, elle va s'y trouver confrontée.

Et moi, j'suis censé faire quoi? Veiller sur elle, ok mais ça signifie quoi précisement. Je lui accordais déjà deux soirs par semaines lorsque mon père était malade; Mais maintenant qu'il n'est plus là, qu'elle n'a donc plus rien à faire de ses journées, cela ne sera pas suffisant. Mais je ne peux pas lui consacrer plus, ou alors je renonce à vivre.

Voila deux jours que je suis remonté à Paris, après avoir enterré mon père en Lozère. Tout dans cet appartement me rappelle mon père: ses médicaments, ses papiers, ses bouquins, ses sudokus,... Je n'ose imaginer ce que va vivre ma mère.

Se retrouver seule dans un fauteuil, face à une télé. A qui parlera-t-elle? Alors j'angoisse; je ne me sens pas capable de l'aider, je ne me sens pas capable de me prendre son mal être en pleine gueule. Je me sens impuissant.

Demain, retour au boulot...enfin normalement. Ca non plus, je m'en sens plus capable

J-ai besoin d'une raison de continuer de me battre.

A ceux qui sont morts (mon père, Killian, mon chat tetsuo) A ceux dont je n'ai plus de nouvelles (Apo, Doug, Kura, scarla)

Trop de blessures i'm fed up