A peine rentré du boulot, je mange et directement je m'endors. Parfois j'ai le courage de mater un épisode de SKINS. Finalement j'aime bien les personnages des saisons 3 et 4.

C'est mieux pour moi de dormir autant, ça m'évite d'entendre ma mère pleurer continuellement et appeler mon père en hurlant toute la nuit.

Un début de soirée alors que je dormais paisiblement, ma mère m'a réveillé brutalement "Mon apaweil, mon apaweil il est cazé. Il zé cazé en mille morzeaux" Je m'aurais cru dans un mauvais film où le héros fait un bad trip après avoir sniffé de la drogue, sans comprendre ce qui se passe et où il est .

Il m'a fallu un certain temps avant d'émerger, ce laps de temps où on est encore à moitié dans le royaume des rêves pour brutalement revenir à la réalité. J'ai fini par comprendre que ma mère venait de casser son appareil dentaire, elle n'avait plus aucune dent sur le bas. J'ai pris en pleine gueule sa souffrance, sa douleur, son mal être. Je lui ai dit de se casser de ma chambre. c'était une question de survie, j'ai déjà un mal fou à pas faire LA connerie, ce serait si simple, se tuer, ne plus souffrir. Mais ce putain esprit de survie m'empêche de le faire. La peur de me rater aussi, la peur de l'après peut petre...

Je sais bien qu'elle venait chercher un peu de réconfort mais je suis incapable de lui apporter. Je suis à terre. Je ne pouvais rien faire pour elle, je ne peux rien de toute façon. Je suffoque Elle n'a pas de mutuelle, elle pourra pas se faire installer un nouvel appareil. Alors quand elle parle, elle n'articule pas. Ca me fait super mal de la voir comme ça, de ne rien pouvoir faire. Ca me renvoie à l'idée de vieillir, au fait qu'elle aussi un jour je la perdrai et que vu son état physique, ça devrait pas trop tarder.

Je me fais chier à mon boulot même si je commence à avoir pas mal de travail, je dois notamment tenir une audience supplémentaire lundi vu qu'une collégue enceinte s'est mis en arrêt maladie. Ca m'amuse de voir à quel point les gens manquent de couilles. Suite à un probléme au travail, quelques collégues "furieux" ont voulu aller voir notre chef qui allait "voir ce qu'elle allait voir". Arrivé devant elle, de bons petits toutous; Wouaf wouaf. Devant la médiocrité de ma supérieure qui reconnaissait être incapable de forcer nos collégues jemenfoutiste à travailler et qui pouvait seulement mettre de bonnes notes à ceux qui bossaient durement, j'ai balancé "c'est pas grave vous aurez à faire face très bientot à un arrêt maladie en plus et vous vous démerderez pour organiser votre service. Maintenant moi j'ai pas que ça à faire, Au revoir" Enfin bref...

Je voudrais revenir en arrière. Au moment où je me suis installé avec Benoit, ce bonheur de ne plus avoir à supporter la souffrance de ma mère, ne plus être obligé de me bourrer de médicament pour dormir, ces crises d'angoisses qui avaient disparu... ce petit bout de bonheur que j'ai eu la chance de vivre.

Le maigre échange de SMS que j'ai eu avec Benoit dernièrement montre qu'on n'arrivera jamais à n'être que des amis et vu ce qu'il est en train de devenir...

Putain de Capitale, tu changes les gens biens...

Ca m'amuse, à chaque fois qu'il est malade, Benoit pense que c'est une méningite. Il a dû me cacher quelque chose pour avoir cette peur panique de la méningite, moi j'y pense pas.

J'aurais voulu retrouver le benoit que j'aime, celui qui souriait, celui qui m'offrait des cadeaux, celui qui venait se blottir dans mes bras...

Prélude à la fin...

Que le spectacle commence