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Akira. Réal: Katsuhiro
Otomo, Japon, 1988. |
A la fin du XXième siécle, l'armée et le gouvernement
japonais ont fait subir des tests secrets à un petit nombre d'enfants afin de
leur faire développer leur facultés parapsychologiques. Malheureusement, ces
expériences ont tellement développé leurs forces qu'un des enfants n'a pas
réussi à contrôler l'ensemble de ses nouveaux pouvoirs et a détruit une bonne
partie de tokyo. S'en est suivi une guerre nucléaire qui
dévasta la plupart des
grandes villes.
Trente ans après, le japon ne s'est toujours pas remis de ces
événements. Dirigé par un colonel, le pays doit faire face à une violence
omniprésente. Chaque jour, des milliers de chômeurs et de drogués manifestent
contre le gouvernement en place. C'est dans ce contexte d'un Tokyo apocalyptique, que deux gangs de se livrent
une guerre sauvage: les clowns et la bande à Kaneda, tous pensionnaires d'un
centre de rééducation pour enfance inadaptée.

Un bar, Kaneda est accoudé à un juke box. Un
des mecs de sa bande le prévient
que la bande des clowns a été repérée à quelques
patais de là. Ils rejoignent rapidement leurs motos et
testuo. S'en suit une bagarre dans les rues de la ville.
Au même moment, à quelques pas de là, se déroule une
manifestation. Le quartier est bouclé mais un homme accompagné par un étrange
enfant au visage de vieillard dénommé Takeshi tente de se faufiler au travers des barrages de
police. Découvrant qu'il est armé, les policiers ouvrent le feu blessant
mortellement l'homme qui a quand même le temps de dire à l'enfant de s'enfuir.

Retour à la lutte entre gangs. Devant la supériorité de
Kaneda et ses amis, les clowns décident de s'enfuir sur l'autoroute. Tetsuo
prend un chasse un des clowns mais soudain surgit devant lui, l'enfant qui tente de
fuir. Testuo n'a pas le temps de réagir que sa moto explose avant
même de toucher le
fuyard.
Rapidement Kaneda et les autres se retrouvent sur place. mais à peine
sont ils arrivés que plusieurs hélicoptères militaires se posent sur les
lieux
de l'accident; ils viennent rechercher l'enfant et arrêtent kaenda. Quand à
Testuo, il est emmené dans un hôpital militaire.
Au commissariat de police, Kaneda fait la connaissance de
kai qui fait partie du groupe d'activiste responsable de la tentative d'évasion
de l'enfant. Testuo a beaucoup moins de chance. Décelant un certain potentiel
en lui, le docteur demande au colonel l'autorisation de s'en servir comme
cobaye pour ses expérimentation.

Rapidement , Testuo développe des pouvoirs psychiques
inimaginable. Malheureusement tout ceci a un prix et la douleur qu'endure
Testuo est telle qu'il n'arrive plus à les contrôler et que la
folie semble s'emparer de lui.
A toutes les lèvres, un nom : Akira, qui
semble être un mystérieux projet
militaire. Qui est-il ? Pourquoi l'armée s'intéresse-t-elle à Tetsuo? Pourquoi
Tetsuo a-t-il autant changé et d'où vient ses pouvoirs? Que veulent Kay et les autres révolutionnaires ? Qui sont ces étranges
enfants que l'armée retient prisonniers?
Akira c'est un mythe de la japanimation. C'est
le 1er vrai manga à être sorti en France
et la sortie de son adaptation en long métrage
d'animation n'est pas passé inaperçue.
Pour la 1ère fois, les médias français
parlaient de la japanimation sans en dire trop
de mal.
Difficile d'un autre côté de critiquer
cette oeuvre du 7ième art. Akira, c'est un peu le
"Fureur de Vivre" de l'animation. Les
jeunes héros n'ont pas de but ni de
réelles ambitions. Leurs parents sont totalement
absents. Le centre de rééducation
qui est censé s'occuper d'eux, ne semble
pas remplir son rôle et semble plus
porter aux coups qu'à sa mission éducative.
Alors les jeunes cherchent à passer
le temps en se battant contre une bande d'une autre école;
sans se soucier de ce qu'il peut leur arriver, ils
foncent à tout allure sur l'autoroute.
Jeunesse à la dérive, laissée
à elle même.
Akira c'est aussi une critique acerbe de la société
qui court après l'armement avec ce complexe
militaro- scientifique qui malgré le désastre
de l'expérience Akira, il n'hésite
pas à retenter le coup avec Testuo sans penser
aux éventuelles conséquences. Celà
a d'autant plus de résonnance que l'histoire
se passe au Japon, seul pays à avoir connu
les effets de la bombe atomique. Le pouvoir militaire
s'en prend plein la gueule avec ce commandant anti
pathique qui n'hésitera pas à renverser
le gouvernement en place, rappelant qu'une société
trop militarisé est une société
qui met en danger la démocratie. On devrait
s'en rappeler vu les événements actuels.

Parlons en du gouvernement: constitués
de pourris et notamment de Nezu cet
homme qui se cache derrière le groupuscule
responsable des attentats non pas à
des fins idéologiques mais uniquement pour
permettre de déstabiliser le pays et par
là même se maintenir au pouvoir et
détourner l'argent du pays sans que personne
ne s'en rende compte.
Chacun
des personnages a son propre caractère. Ils
sont peut être couchés sur papier mais
chacun a du relief: Kai c'est la jeune utopiste
qui lutte pour ses convictions même si son
attirance pour Ryu, le chef du groupuscule de résistants
n'est pas étranger à son engagement
militant. Ryu qu'on ne voit pourtant que quelques
minutes dans le film représente bien le mec
qui se perd complétement dans son combat
politique en refusant de voir qu'il se fait manipulé.
Testuo, quant à lui, c'est le looser de base;
le mec maigrichon qui cherche déséspérement
à se faire un nom et les pouvoirs qu'il acquière
vont, pense-t-il , lui permettre d'atteindre ce
but.
Prés de 15 ans après sa production,
la qualité de ce dessin animé au budget
de 7 millions de dollars est
toujours aussi époustoufflante: les dessins
sont excellents, l'animation est parfaite et la
musique est magistrale. Tirons à ce sujet
un grand coup de chapeau à Shoji Yamashiro qui nous
offre là une des meilleures bandes originales
jamais réalisées. Chaque musique correspond
tout à fait à l'ambiance générale
de la scéne qu'elle vient souligner: de l'énergique
théme de Kaneda et ses "Rasera" de la course poursuite sur l'autoroute, au
"Illusion" d'un passsé nostalgique.
Mais adapter 1200 pages de BD ne s'est
pas fait sans certains sacrifices et des coupes
sombres ont été faites dans le scénario
du manga original. La trame générale
a été allégée pour pouvoir
être contenu dans les 120 minutes que dure
le film. Ainsi, Lady Miyako, cette vieille aveugle
à l'étrange coiffure qui semble être
l'objet d'un culte ne fait qu'apparaitre furtivement
dans le long métrage alors que dans le manga,
elle joue un rôle important en tant que rescapée
du programme d'expérimentation militaire.
Mais c'est au niveau de la fin que l'on ressent
le plus les pertes lors du passage du papier
à l'écran noir du cinéma. En
effet, dans le manga, la destruction de neo tokyo
ne conclut pas l'histoire. Dans le film d'animation,
tout est assez flou, un peu dans la même
veine que "2001, l'odyssée de l'espace"
de Kubrick. Neo Tokyo est sur le point d'être
détruit, Kaneda et Kai sont mis en lieux
sûrs, du moins on le suppose. A chacun de
faire sa propre fin. Devant ce manque d'explication,
certains ont avancé l'idée qu'un Akira
2 était en préparation, on a même
entendu parler d'un film avec de vrais acteurs.
Mais prés de 15 ans après, on a encore
rien vu venir, on peut donc légitimement
penser que tout ceci n'était que des rêves
de fans.

Quoiqu'il en soit, malgré cette fin qui
ressemble à une queue de poison (mais c'est peut
être l'absence de fin joyeuse qui nous dérange),
Akira est certainement digne de faire partie de
toute vidéothéque qui se resepcte.
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les musiques de ce dessin animé, allez sur ce
site