HAUTE
TENSION de
Alexandre Aja 95 min. - france -2003
arie (Cécile
de France) et Alex (Maïwenn Le Besco) font route vers la maison familiale de cette dernière pour y réviser leur prochain examen. Le soir venu, alors que Marie se masturbe seule après avoir vu alex nue sous sa douche, une vieille camionnette s'arréte devant la maison. Un homme en sort et sonne à la porte. Marie s'approche de la fenétre pour voir le père de famille recevoir un coup de canife en plein visage de la part de cet inconnu. Inquiétée par les
bruits, la mère finit par descendre voir ce qui se passe mais elle subit rapidement le même sort que son époux. Marie, paniquée, tente d'effacer toute trace de sa présence de la chambre d'ami pour faire croire au tueur qu'il n'y avait que les 4 personnes de la famille dans la maison. Le stratagéme marche et le tueur se dirige alors vers la chambre d'alex. Caché sous son lit, Marie entend son amie hurler.
Alors que le tueur part à la poursuite du fils de la maison qui s'enfuit dans un champ de maïs, Marie en profite pour se précipiter dans la chambre de son amie et la découvre vivante mais ligotée. Incapable de la délivrer, elle continue à se cacher. Le tueur décide finalement de
quitter la ferme croyant avoir tué tous les occupants, il emméne Alex dans sa camionnette. Attiré par un bruit suspect en provenance de la maison, il décide d'y aller faire un dernier tour, Marie en profite pour se glisser dans le véhicule et tenter de rassurer Alex. Mal lui en a pris, sans le savoir, le tueur l'enferme à l'arrière de sa camionnette. La voilà prisonnière avec son amie.
Après quelques kilométres, ils s'arrétent à une station essence. Marie tente d'en profiter pour alerter le pompiste mais le temsp lui manque. Elle a juste le temps de se cacher derrière
un rayon alors que le meurtrier entre dans le magasin. Il demande au pompiste de lui vendre une bouteille d'alcool. Ce dernier comprenant la gravité de la situation, tente de faire comme si de rien n'était et ne dit rien quand à
la présence de la jeune fille. Mais alors qu'il tente d'attraper une bouteille, le psychopathe en profite pour le tuer avec une hache.
Après un rapide tour du propriètaire, il repart sans avoir découvert Marie qui se cachait. La camionnette repartit, la jeune fille en profite pour sauter sur le téléphone et appeler la gendarmerie. Mais devant l'accueil
peu accueillant de son interlocuteur et ayant découvert un pistolet derrière le comptoir, elle décide de partir délivrer elle même son amie.
Critique:
ui aurait pu croire qu'un jour un film d'horreur français serait aussi bon et digne des meilleurs productions du genre. L'angoisse y est omni présente.
Pendant les 3/4 du films , on assiste à un jeu du chat et de la fourmi entre une jeune fille qui tente de se cacher et un tueur en série méticuleux à la recherche de la moindre trace qui pourrait trahir la présence d'une autre personne.
Les clins d'oeil aux films cultes ne manquent pas: la scéne de la poursuite dans les bois, tronçonneuse à la main fait bien sûr penser à Massacre à la tronçonneuse; Marie cachée dans un placard qui voit l'assassinat de la mère de famille au travers des interstices de la porte rappelle Blue Velvet... Et la trame générale ressemble à la plupart des films d'horreur: une ferme paumée en pleine nuit, un tueur.. On pourrait critiquer ce catalogue mais ce serait oublier que c'est une "coutume" du genre. Et puis, le film transgresse certaines régles: le chien et le gosse se feront tués alors qu'il est habituel que ces deux catégories échappent au massacre.
On pourrait aussi trouver à redire concernant les effets spéciaux pas toujours géniaux mais le film ne se veut pas uniquement un film gore. Le sang gicle mais juste ce qu'il faut. De toute façon, le plus important dans ce film c'est l'ambiance, ce sentiment d'angoisse permanent, cette attente que le tueur découvre enfin Marie.
Le principal reproche que l'on fait à ce film c'est le rebondissement finale Attention Spolier: le tueur n'existe pas, ou plus précisément Marie est le tueur. Pour certains, cette révélation rend inconhérent tout le film. A ces personnes, je dirais deux choses: d'une part, c'est un film d'Horreur; son but principal, c'est de faire peur
et sur ce point, l'objectif est amplement atteint. Si vous recherchez de la cohérence dans un tel film, c'est que vous n'avez RIEN compris au genre. On ne va pas voir un tel film pour rédiger après une thése dessus, ou l'utiliser dans la recherche du but de la vie. C'est du divertissement, on le mate, on passe un bon moment, on s'en prend plein la gueule . Point barre.
D'autre part, rien n'est incohérent. Si vous trouvez ce film incohérent c'est là encore que vous n'avez RIEN compris et je ne saurai trop vous conseiller de n'aller voir que les disney au cinéma. Rappel: 1ère scéne du film: Marie est dans un asil psychiatrique. Devant elle une caméra, ses mots "ça y est ça enregistre?". Traduction pour les décérébrés, tout ce qui suit c'est l'histoire racontée par Marie.
Marie a un dédoublement de la personnalité liée à sa frustration sexuelle. Elle vit donc tous les événements au travers des yeux de Marie la "gentille", regard extérieur de Marie/le tueur en série. A partir du moment où on comprend ça, on a tout compris et on a pas à chercher plus loin à moins de vouloir absolument, dans un soucis de masturbation intelectuelle de bobos, procéder à une critique de ce film par rapport à la réalité psychologique qu'est le dédoublement de personnalité. On accepte sans broncher le dédoublement de personnalité de Fight Club mais on refuse celui de Haute tension? C'est totalement illogique.
D'où vient la camionnette? Là encore c'est vraiment une question de petits bourgeois parisianistes qui n'ont jamais mis les pieds à la campagne. Dans n'importe quel village, dans n'importe quelle maison en france, on trouve soit une vieille deux cheveux soit de vieux camions comme celui qu'on voit dans le film. La course poursuite se passe uniquement dans la tête de Marie et symbolise de façon grossière sa lutte intèrieure, tantot c'est son côté petite fille qui prend le dessus (quand elle suit la camionnette) tantot c'est l'inverse. Comment peut-elle être à la fois devant le volant et à l'arrière de la camionette? C'est tout aussi simple: le côté gentil de marie voudrait être avec Alex dans
l'arrière de la voiture alors que son côté tueur se trouve lui physiquement à l'avant. Bref Marie n'a jamais été à l'arrière, c'est juste dans sa tête, dans le comment elle a vécu les événements (je rerappelle que tout ce qu'on voit c'est l'interprétation des événements par Marie).
Ca ne peut pas plaire aux gens que les 3/4 du film ne se soient pas passés comme on l'a vu. Ok mais on ne peut pas dire qu'il y a des incohérences alors qu'on ne peut avancer un tel argument que si on n'a RIEN compris au film.
Bref les critiques qui s'appuient sur le "c'est incohérent" perdent toute crédibilité et viennent de personne qui refusent d'admettre la réalité du film alors que tout au long de l'histoire, le réalisateur nous a laissé des indices.
Après cette assez longue explication du fonctionnement du film, il convient de revenir sur l'histoire en elle même. Comme tout film de ce genre, il n'y a pas de quoi en faire un roman sauf que l'apparition du tuer en série est habilement emmenée. Ce que l'on découvre tout au long du film c'est que Marie, fille assez garçonne qui avoue n'être jamais sorti avec un garçon, éprouve une forte attirance pour Alex, jolie jeune fille bien féminine. Une des premières scénes du film, celle où on voit le tueur en série se faire sucer par la tête décapitée d'une femme trouve son explication avec le turn over de la fin. On avait plus ou moins deviné
que la tête était celle d'alex mais devant l'incohérence du propos, le spectateurs avait rapidement mis de côté cette ressembalnce troublante.
Or avec ce qu'on apprend à la fin, on réalise qu'en fait, il s'agissait bien de la tête d'Alex et que cette scéne était, en fait, un fantasme de Marie au moment même où elle conduisait et qu'Alex dormé à côté d'elle, elle aurait voulu s'arréter et baiser avec elle. D'ailleurs il est possible que la camionette et la voiture du début ne soit qu'un seul et même véhicule, la caminonette faisant partie du personnage du tueur en série qui modifie entièrement la vision dont il a des choses. Bref toute la scéne de début reçoit un nouvel éclairage et on comprends mieus le reproche de Marie à Alex de l'avoir laissé tomber pendant 3 heures lors d'une soirée
Le tueur en série apparait juste quelque temps qu'après avoir vu Alex nue sous sa douche, Marie se masturbe. Son désir, sa pulsion envers Alex était tellement forte qu'elle a fait resurgir sa mauvaise personnalité.
Quand on sait que le réalisateur, Alexandre Aja n'a que 24 ans, on ne peut que tirer son chapeau à ce jeune réalisateur pour avoir réaliser un tel film d'horreur. Malheureusement bien que produit par Luc Besson, le film a fait un véritable bide, et la fête du cinéma n'a rien pu faire pour l'empêcher. C'est bien dommage. De cette vague de film d'horreur version Frenchies (Promenons nous dans les bois, Bloody Mallory..), c'est certainement le plus réussi. L'image est plus proche d'un film made in USA que d'un vulgaire film français.Et pour un budget de 5 millions, Aja nous offre un bien joli film agrémenté d'une bande son fort sympathique et bien encré dans notre terroir: Ricci é Poverti, Didier Barbelivien, sans pour autant oublier la musique de djeuns : muse...
sans oublier ces petits bruits qui font monter l'angoisse
Et tout ceci fait un mélange qui marche: un film français qui vit dans son temps sans pour autant oublier ses racines. Vivement que Monsieur Aja nous ponde un 3ième film. 5/6
"j'ai pas envie d'être comme tout le monde"
Lien:
http://www.objectif-cinema.com/pointsdevue/0684.php
|