SAW de
James Wan 90 min. - USA
Adam se réveille enchainé aux canalisations de
ce qui semble être une salle de bains, sans se rappeler
ce qui l'a conduit ici. Il n'est pas le seul prisonnier,
de l'autre côté de la piéce, se trouve le Docteur
Lawrence Gordon, lui aussi attaché et tout aussi
perdu, les deux prisonniers ne semblent pas se connaitre.
Au milieu de la piéce, gît un corps baignant dans
une flaque de sang. Le responsable de tout celà
fait rapidement signe de vie: il donne 8 heures
au docteur Gordon pour tuer son compagnon de
cellule, sinon lui et sa famille seront tués.
Le docteur suspecte rapidement un tueur en série
qui sévit dernièrement et qui élabore des plans
démoniaques pour se débarasser de ses victimes.
Il fait d'autant plus facilement le paralléle avec
sa situation que le lieutenant David Tapp, responsable
de l'enquête, le suspecte d'être ce déséquilibré
au point d'en avoir fait une obsession après la
mort de son partenaire, ce qui l'a conduit à être
viré de la police.
Tour à tour, nos deux prisonniers vont se suspecter,
aidé en celà par le séquestreur qui distille des
indices qui ne font qu'aggraver la situation. Et
pendant ce temps là, l'heure fatidique avance et
le docteur doit choisir: tuer Adam ou laisser sa
femme et sa fille se faire tuer.
Critique: Saw est-il un thriller ou un
film d'horreur? Les deux et aucun des deux. C'est
d'ailleurs le gros probléme du film, à trop danser
sur les deux, il ne choisit pas clairement son camp
et on finit par être quelque peu déçu.
Les premières 15 minutes nous laissent présager
de moments bien gore pour le reste du film: on y
voit les morts précédents du tueur psychopathe.
A chaque fois, les piéges sont véritablement machiavéliques.
En quelques minutes, les morts s'enchainent. Puis
l'enquête prend le devant avec un Daniel Glover
en très petite forme qui joue un inspecteur qui
péte littéralement un cable.
Le huit clos entre les deux héros du film n'est
pas assez bien exploité, beaucoup trop souvent coupé
par des flashbacks. Les piéces commencent
peu à peu à se mettre en place. Et c'est quand on
pense que le film commence à décoller qu'on revient
à l'inspecteur planqué face à l'appartement du docteur
dans lequel un homme tient en otage la femme et
la fille du docteur, ce qui a tendance diminuer
l'oppression et le sentiment d'enfermement du huit
clos et c'est bien dommage.
Saw, mauvais film donc? Non car le rebondissement
final sauve le tout. N'en demeure pas moins un arrière
goût de déception: l'idée était bonne (même si elle
n'était pas originale), les motivations du tueur
et son identité étaient plutot bien trouvé,..mais
il manque un tout petit truc pour faire de ce film,
la baffe qu'il aurait pu facilement être. 3,5/6
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CALVAIRE de
Fabrice Du Welz 90 min. - Fr-Lx-Bl
Marc Stevens est un chanteur obligé de faire
des tournées dans des endroits minables. Après un
spectacle donné dans un hospice, il reprend la route.
Mais après quelques kilométres, sa voiture tombe
en panne sur une petite route de campagne perdue
au milieu de nulle part. Un étrange passant à la
recherche de son chien, le conduit jusqu'à l'auberge
de M. Bartel. Ce dernier est psychologiquement très
fragilisé depuis que sa femme, Gloria, est
partie, ce qui n'empêche pas l'aubergiste d'être
au petit soin pour Marc.
Rapidement, le chanteur découvre que Bartel voit
en lui l'incarnation de sa femme, elle aussi chanteuse.
Bien décidé à ne plus jamais être séparé de sa bien
aimée, Bartel décide de séquester Marc. La situation
du malheureux est d'autant plus désastreuse que
les hommes du village voisin croient eux aussi que
Marc et Gloria sont la seule et même personne.
Critique: Calvaire fait partie de ces
films qui ont bati leur réputation sur un certain
nombre de scène. La plus connue, la fellation d'un
villageois par un veau, déçoit. Filmée de très loin,
dans un endroit très sombre, on y voit juste un
homme se mettre devant le veau. Rien de très choquant
et il n'est pas sûr que sans la réputation de cette
scène, beaucoup aurait compris ce qu'il s'y passait.
Pareil, ne vous attendez pas à un film gore,
les gouttes de sang se font rares, il n'y a pas
non plus de scène de torture (juste la fin d'une
crucifixion mais sans grand hurlement). Et certains
passages tanguent entre l'inquiétant et le ridicule.
On voit ainsi les gens du village se mettre à danser
de façon très... particulière.
Bref que du négatif pour ce film? Non bien sûr.
La première partie du film vaut le coup, on découvre petit
à petit la personnalité de Bartel et sa folie douce.
Jackie Berroyer est très convaincant malheureusement
dans la seconde partie du film, il en fait trop.
Et c'est le probléme du film, pendant 45 minutes,
on est captivé mais le film n'arrive pas à tenir
la longueur. Passé les 15 premières minutes de séquestration,
on a l'impression que le réalisateur en sait plus
trop quoi faire. alors il fait intervenir les villageois
et là tout devient très confus même si il y a une
certaine logique. On regrette malgré tout,
l'absence de certains éléments explicatifs: pourquoi
n'y-a- il que des hommes dans le village? Gloria
était-elle, elle aussi, captive et s'est elle enfuie
de ce village de fous? Ou est ce que les hommes
sont devenus fous après son départ?
Bref, il y avait de quoi faire un bon film mais
Fabrice Du Welz a raté le coche et le dernier
quart d'heure du film lui est fatal. Outre les problémes
de raccord d'un planà l'autre (on passe d'un endroit
ensoleillé à un endroit neigeux, de la nuit au jour),
les incohérences (même en lozère, il n'y a pas d'immensité
aussi vide et dépeuplé, il n'y a pas de sable mouvent
qui tue comme ça), la course poursuite est ennuyeuse
et la dernière phrase de Marc laisse interrogative,
ce qui n'est pas un mal quelque part.
En conclusion, un petite déception pour ce film,
le réalisateur avait tout pour en faire le nouveau
Haute Tension, mais apparemment c'était au delà
de ses forces et il nous offre un film dont la fin
laisse un arrière goût de baclage. 3,5/6
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