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 Home >> Homosexualité >> Porno gay

Petit survol des boîtesde Porno Gay Français des années 90/2000
Veuillez ne pas reproduire ce texte sans autorisation.
par Scandy

arceque le porno est une donnée non négligeable de la structuration de l'homosexuel, parcequ'il est bon de se rappeler du passé, parcequ'il est bon de remercier ceux qui nous ont apporté quelque chose (quand bien même ce soit juste des branlettes), parceque la crise a frappé de plein fouet (schlac...heu c'est le bruit d'un fouet oO) et que petit à petit, les noms jadis connus disparaissent peu à peu du net, petit tour d'horizon des boîtes de porno gay des années 90.

Le net a tué le porno gay, ce qui posera tôt ou tard un gros problème car à vouloir proposer le tout gratuit et à pousser les boîtes de porno à fermer leur portes faute de pouvoir vendre leur films (à prix exhorbitant, il faut le reconnaître), il n'y aura bientôt plus de contenus "professionnels" à proposer aux téléchargeurs. Comme tout bon criminel, le net, symptomatique de son époque "kleenex à jeter", efface petit à petit toutes traces de ces boîtes qui n'ont pas su/pu/voulu/compris en quoi ces trois petites lettres, www, allaient boulverser leur modéle économique. A celà, s'ajoutent d'autres problèmes, spécifiques pour chacune des boites, qui finiront par les achever.

Quand j'ai acheté mon premier magazine porno (et oui le net était encore dans le salon et limité dans sa durée et sa connexion, donc impossible de mater des sites de cul), plusieurs boites de porno gay proposaient du porno made in france : cadinot, videozana, Lagrange, Berry Prod, Comme des anges,...

Aujourd'hui, toutes ont disparu.

Vidéozana
Kevin Kratz

Florian acteur videozanaSpécialiste du petit minet version anorexique (plus que la taille du sexe, le critère de recrutement semblait être la taille du jean, 26 pas plus), Vidéozana ne brillait pas par la qualité de ses prod. Scénario tenant sur un timbre poste (sa principale série nous conte l'histoire de jeunes garçons qui vont chez une voyante qui leur prédit leur prochain plan cul...), acteurs n'ayant rien de particuliers, ils faisaient un peu monsieur tout (et leur nom de scène se passe de commentaire : Anais Le Chien, Mitsou Le Chat..) et beaucoup trop amateurs, mais le pire restait encore le titre des films : Les coquins randonneurs, Visions extralubriques, les tuniques gays, des coquins chauds lapins, le feu au QG, le 421 des coquins, les coquins en chaleur, Les Boys Bandent, UN étudiant au dépôt...

Kevin Kratz, le créateur du studio, était jusqu'alors journaliste notamment chez Rock'n'Folk et Gai Pied. Il interviewa notamment Serge Gainsbourg en 1981. En 1993, il décide de se lancer dans le porno gay et sort Ivan le Terrible, tourné en Yougoslavie. C'est véritablement avec Les coquins en Chaleur que l'aventure Videozana est lancée.

La productivité de la boîte était régulière mais pour se diversifier, Kevin Kratz décide de commercialiser, outre ses films, des cassettes (et oui le DVD n'existait pas encore...quand je vous disais que c'était de l'histoire ;) d'autres pays européens, dans sa collection Pile poil 18, ce qui allait précipiter sa perte, bien avant la crise du X dûe au net.

En effet, il décide de diffuser en France certains films de Sébastien Bleisch. Ce réalisateur allemand sera condamné en 1997 à deux ans et demi de prison pour sollicitation sexuelle de mineurs.

Distribué de façon confidentielle via une mailing liste, son petit commerce aurait pu fleurir sauf que le sort va en décider autrement. Un postier va, un jour, tomber sur un colis de la société, légérement abimé, celui-ci découvre qu'il contient des films dont  les jaquettes laissent  planer un doute sur l'age des acteurs et prévient immédiatement la police.

Les boys bandent - film de VideozanaDès lors, l'appareil judiciaire va être lancé et écraser la jusqu'alors florissante entreprise de Kevin Kratz. Ce dernier ainsi que son compagnon, Eric, qui était aussi un ancien de ses acteurs sous le pseudonyme de Florian, sont interpellés. Placé en détention plus de 100 jours (du 20 décembre 2002 au 04 avril 2003), Eric Kratz est dans l'incapacité de gérer sa société pendant plus de 4 mois, cela lui sera fatal, d'autant plus que le matériel vidéo a été placé sous scellé  jusqu'à ce qu'une décision définitive n'intervienne.

Ne pouvant plus tourner, la société est définitivement  dissoute le 30 novembre 2004. Kevin Kratz, quant à lui, est relaxé par le tribunal correctionnel de Créteil le 21 avril 2005.

Aux policiers venus l'interpeller, Kevin Kratz déclarera "«Ce qui se vend le mieux, ce sont les films où les acteurs paraissent très jeunes... ». (1)

Suite à ces mésaventures, les deux gérants ont ouvert une boutique de Manga située à Toulouse, qui a récemment fermé ses portes suite à une liquidation judiciaire en février 2014.

 En savoir plus : une interview de Kevin Kratz au site illico

LAGRANGE
Jean-Luc Lagrange

Si il devait y avoir un mauvais petit canard du X gay dans les années 90, ce serait Jean-Luc Lagrange.

Son crime ? Filmer sans capote et avoir été le premier en France à se lancer dans le créneau du Barebacke. Act Up va lui mener la vie dure : pression sur les distributeurs, manifestation dans les locaux parisiens de l'entreprise (2).

Lagrange décide alors de se faire plus discret et c'est via le lable Studio replay qu'il continuera un temps à produire des films bareback. Grace à une lettre d'information distribuée à ses anciens clients et à un site internet basique, ce qui lui permettait de ne plus être dépendant des réseaux traditionnels de distribution et donc de ne plus être sous la menace d'un boycott organisé par l'association de lutte contre le sida.

 

Sentant le filon, Jean-luc Lagrange misait surtout sur le cote racaille avec des titres comme Racaille contre salope, 100% jus de racailles, Rachid, batard de service, ...

Une partie de ses films était tournée à l'étranger (foutu vestiaire, le gang bang de Thomas..) et comme souvent dans ce cas, les acteurs des pays de l'est assuraient le service minimum, aboutissant à des scènes sans passion, très froides.

lagrange interviews hard de GrecoQuant aux films made in france, on peut les qualifier de Trash : outre le fait qu'ils étaient bareback, les acteurs y étaient insultés, baffés, traités comme des salopes. Le premier gros succés de Lagrange mettait en scène Gréco, un acteur TTBM qui ne se servait pas que son micro pour mener ses interview hard. Un de ses derniers porte le titre au combien provocateur quand on connaît la controverse sur ses productions, de "Attention ce mec est dangeureux".

Trois films sont à retenir : Mickael où un jeune mec plutot pas mal va se faire sauter par une dizaine de mecs avec scène uro (ce qui, à l'époque, était ultra rare),Ludovic te reçoit dans sa chambre où un minet, à la voix de mec hétéro (ce qui est à souligner) se fait baiser par plusieurs mecs (ce film aurait été écoulé à plus de 3000 exemplaires source : ici) et Laskard le film.

20 ans après, toutes les sociétés (ou presque) ont leur branche nokapote (y compris le très sérieux Bel Ami qui résistait jusqu'alors à la sirène du barebacking). L'erreur de Lagrange est peut être d'avoir trop mis en avant ce coté trash de ses films notamment avec un macaron présent sur ses films indiquant "100% pur jus".

 

Comme des Anges
Martial AMAURY

Difficile d'être impartial, vu mon histoire avec ce studio.
Comme des Anges, c'est avant tout une image, une communication menée de main de maître par Martial Amaury. C'est du cul, on y parle de foutre, de bite, de sodomie, mais le tout enrobé avec des mots doux et tendres. On y voit des mecs le visage couvert de sperme mais c'est d'abord la réalisation et l'image que l'on note.

Comme des Anges c'est une pate, à mi chemin entre le hard/trash (les scènes se terminent toujours par une éjac faciale voire buccale) d'un Lagrange et la tendresse d'un Cadinot. Comme des Anges se présentait comme le chevalier blanc du porno gay français.

Comme des Anges, c'est parfois une morale comme dans Sept nuits sous les étoiles où un jeune mec attend patiemment le retour de son prince charmant rencontré lors d'un plan cul et qui le raménera brutalement sur terre, ou un côté décalé comme dans Parking et l'apparition entre chaque scènes de Coucougnette, un petit chaton.

Comme des Anges avait tout pour devenir un très grand studio : les acteurs étaient souvents beaux, rarement vu ailleurs (ce qui était rare), la com' était parfaite, Martial Amaury avait du talent, les films étaient rares, souvent innovants...

Le seul problème : Martial Amaury, lui même.

Après une courte carrière dans l'éducation Nationale, Martial Amaury, très branché sur le cul, décide de se lancer dans le porno. Son premier film, 3615 (l'ancétre du www version minitel), tourné entre potes, est un carton.

Il enchaîne les films, jamais plus d'un par an. Tout comme Kevin Kratz, il est un temps épaulé par un jeune garçon pour tenir sa boite. Il se servira souvent , au demeurant, de garçons pour faire avancer sa boite.

Conscient que ses exigences ne lui permettent pas de sortir assez de films pour être rentable, il décide de lancer un label low cost, ce sera Première Baise. Le concept est simple : réunir 5/6 mecs dont au moins un de très mignon et tourner en un week-end de quoi faire un petit film. Ce sera un échec.

De par ses maladresses, ne se remettant jamais en cause et un brin parano, Martial se fait beaucoup d'ennemis, il est obligé de changer "d'identité" à plusieurs reprises. Les problèmes financiers s'accumulent. Un temps, Eurocreme se dit intéressé par le rachat de la boîte, ça tombera finalement à l'eau.

Revenant sur les particularités qui faisaient pourtant la force de CDA, Martial sort French Lover. Pour la 1ère fois de l'histoire, un Comme des Anges a un acteur qui apparait dans chacune des scènes (jusqu'ici le principe était : pas plus de deux scènes pour un acteur), pire, ils les laissent parler alors qu'auparavant, il s'y refusait pour éviter les dialogues ridicules d'un Berry Prod. Le film sera un succès notamment gràce à son acteur vedette, Brice Farmer, qui deviendra rapidement la Star du x gay français et ce malgré son côte droopy.

Malgré les difficultés, Martial continue de tourner, les scènes s'accumulent, certaines présentent des scènes barebacke. Paniqué à l'idée qu'Act Up lui tombe dessus comme avec Lagrande, il crée d'autres structures pour écouler ces films.

Dans un premier temps, ce sera Spermoboys. La communication ne fait pas de doute, on reconnait la Martial touch. Malheureusement la vieillesse de certaines scènes dénotent trop (certaines ont plus de 10 ans) et le mélange avec des scènes filmées avec du matériel récent rend le tout indigeste.

Puis s'en suit : Costlaprod (dans un premier temps, appelé  scotlaprod) où l'accent est mis sur le côté racaille wesh wesh. On est bien loin des Comme des Anges du début mais justement, cette nouvelle structure permet de s'émanciper des régles, et de la sophistication d'un Comme des Anges. C'est bandant et c'est l'essentiel (même si les acteurs y apparaissent comme des salopes sans respect pour eux mêmes, on est loin de l'image d'un Ange) mais certains problèmes déjà présents dans les Comme des Anges demeurent, notamment le passage brutale d'une scène à l'autre, l'absence de vrais fil conducteur...

Comme des Anges n'a pas sorti de vrai film depuis plusieurs années, laissant la place à Costla prod et Spermoboys. Le site que j'ai créé est toujours en ligne, près de 10 ans après sa création.

 

Un grand MERCI donc à Kevin KRATZ, Jean-Luc LAGRANGE et Martial AMAURY (ouaip quand même)
Avant que le temps ne fasse dispaître totalement vos noms et qu'il n'y ait plus traces d'eux sur le worl wide Web

 

1- http://www.ladepeche.fr/article/2002/12/24/396388-des-adolescents-acteurs-dans-des-pornos-gay.html
2- http://www.actupparis.org/article1992.html

  La suite à venir : Berry Prod, cadinot et JNRC

 


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Les textes sont © Scandy