Musique

Cinéma

Perso

Nostalgie

Passions

Homosexualité

Me contacter

 

Insane Clown Posse

Hole

Twiztid

Ma Radio

Chanson du mois

PlayList Idéale

 

Comédie

Culte

Drame

Fantastique

Horreur

Indépendant

Autres

 

Bouffe

Crados

Catalogues Jouets

Jouets

Objets

Pelluches

Super Nana

Télévision

Autres

 

Catch

Comics

Jeux Vidéo

Liens

Littérature

Télévision

 

Présentation

Blog

Photos

VIP

Humeur

Histoires

Merci à ...

 

A travers l'Histoire

Matthew Sheppard

Homophobie

Outing

 

Mail

Livre d'Or

Forum

 

 


 Home >> Perso >> Histoires >> Killian

Il s'appelait Killian.
Ta note s'alourdit, seigneur.
par scandy

Parceque ce site c'est une partie de moi, je dédie cette longue page à l'enfant qui aurait dû devenir mon neveu si ma soeur ne l'avait pas perdu. Je souhaite à la gynéco et à tous les incompétents qui pendant 8 mois se sont contre dit les pires souffrances qui soit. Vous n'aviez pas le droit de nous faire endurer ça, pas durant 8 mois.

****

[ Flashback 1 ]

Mon père va chercher ma mère à son travail. Avant de partir, il me lance "t'es au courant pour ta soeur? elle est enceinte."
Ma mère rentrée, ma sœur arrive, elle a quelque chose à m'annoncer.
"Je sais. Il me l'a dit. T'es enceinte"
Ma soeur est écoeurée, elle voulait m'apprendre elle-même cette nouvelle.


[ Flashback 2 ]

Ma mère rentre dans ma chambre.
Je sens qu'y a quelque chose qui va pas
"Le bébé de ta sœur...il a..il a un probléme au cerveau".
Elle continue à parler mais moi j'entends déjà plus rien
"Tais toi" Je m'effondre en larme.
Je veux rester seul.

[ Flashback 3 ]

La gynéco de ma sœur contredit ce que l'hopital dit, le bébé n'a rien.
L'espoir renaît.
Je vais être tonton, ouaip c'est sûr, ça peut pas être autrement. on est au 21ième siécle.
 C'est un signe de là haut pour que je change enfin de vie.

[ Flashback 4 ]

Mon père me demande de chercher un appareil numérique pour le bébé.
On essaie de plus penser au 1er diagnostic.

[ Flashback 5 ]

Ma sœur subit d'autres examens.
Ils sont pas bons.

[ Flashback 6 ]

Ma sœur avec un gros ventre vient nous rendre visite.
Je viens lui faire la bise mais je supporte pas la vue de ce ventre.
Je supporte pas l'idée qu'elle porte un enfant qui ne verra peut être jamais le jour.
C'est trop immonde, c'est pas humain.
Je sens que je vais craquer, que je retiendrais pas mes larmes.
Je fuis rapidement dans ma chambre.
A peine le dos tourné, je pleure toutes les larmes de mon corps, mon corps tout entier se crispe.
Je bloque la porte, je maudis Dieu de me faire ça à ce moment déjà compliqué.
On frappe à ma porte mais je veux voir personne.
Ma soeur me demande d'ouvrir
Elle me dit que j'ai pas le droit de craquer, que je dois me montrer fort pour elle.
En lui promettant, j'essuie une larme de ses yeux.
Premier geste de tendresse que j'ai pour elle en 28 ans.

[ Flashback 7 ]

Ma mère m'annonce à demi mot que ma sœur a perdu son enfant.

[ Flashback 8 ]

Complétement effondré, ayant du mal à respirer, j'essaie d'en savoir plus mais j'ai du mal à prononcer le mot.
"Elle a... elle a... avorté ? Mais .. mais ils lui ont fait quoi exactement ? Il était mort ou...  ou ils l'ont fait accoucher puis ils l'ont tué? Ils l'ont endormi hein? Elle a pas vu son bébé mort sortir de son corps hein? Dis moi qu'elel l'a pas vu vivant."

[ Présent: ]

Il est 7h15, ma mère vient me réveiller.
Je me léve, je m'habille, je me coiffe.
On se dirige vers le lieu de rendez vous.
On arrive dans les premiers.
Je reste dans la voiture.
Je remarque ce mini van devant l'entrée.
Ma tante vient me dire bonjour à travers la vitre.

Je finis par descendre.
Je les rejoins.
Ma tante essaie de me faire la bise, je la repousse.
Une des mes cousines fait pareil, même chatiment.

Le monde tourne au ralenti, tout est bizarre.
Je m'éloigne pour pleurer seul , le visage contre un tuyaux.

Devant moi, une rue où les gens passent et vivent leur petites vies sans savoir ce qui se passe à quelques métres d'eux.
Ma sœur arrive. Elle me dit bonjour en larme et me redit que j'ai pas le droit de craquer.

Je la prends dans mes bras.
Je lui promets que je tiendrais.

On rentre dans l'immeuble.
Deux portes sont ouvertes: l'une donne sur une piéce rempli de jouets, l'autre...

Les gens y rentrent un par un et en sortent quelques secondes après avec toujours les mêmes mots à la bouche "c'est trop horrible".

Ma mère me déconseille d'y aller.

Je m'y avance tout doucement.

Je vois ce petit cercueil dans cette minuscule piéce.
J'avance pas à pas mais pas trop près.

Je me mets sur la pointe des pieds pour mieux voir son visage: c'est celui d'un bébé en apparence normal.

Il a les yeux fermés. Il est beau. On le dirait simplement endormi.

il porte un petit bonnet blanc. tout est en blanc.
Je ressors, je fixe le vide, les larmes coulent sur mes joues.

On nous demande de revenir dans la piéce pour une prière.
Une sœur en habit de tous les jours vient dire deux trois mots, elle cite la célébre phrase du Christ "Laissez venir à moi les enfants" puis nous invite à réciter un Notre père et trois Je vous salue marie.

Un à un les personnes présentes font un signe de croix avec un .... sur le bébé. Je suis le dernier.
Je laisse les yeux sur le calice, je saisis le... j'arrive pas à décoller mon regard. Je finis par regarder l'autre côté et je fixe ce petit ange sans vie, ce corps inerte et apaisé.

Le cercueil est refermé, un homme vient le prendre et le dépose dans le mini van.

On remonte dans la voiture et on parcoure 550 km pour rejoindre la Lozère. habituellement le voyage me parait long. Là je me rappelle de rien, j'étais ailleurs.
On arrive au cimetière. Un lointain cousin prend le cercueil dans les bras, j'aime pas la façon dont il a de le tenir comme un sac de pomme de terre.

Il rentre dans la tombe et y dépose le cercueil.
Je reste éloigné du groupe.
Bis répétita
Un Notre père trois Je vous salue...sauf que cette fois je les récite pas. Ma gorge reste déséspéremment nouée.

Les gens sortent petit à petit du cimetière.

Je m'approche de la tombe pour mieux voir l'intérieur.
ce tout petit cercueil ...
Je repars vite en larme laissant seul ma sœur et son copain qui restent un instant seuls.

Les gens attendent à l'entrée du cimetière.
Je fixe les prés à l'entour qui s'étendent loin.

Il aurait pu s'y amuser, y faire des gallipettes, y pécher, y faire des conneries.
Je l'aurais amené se promener dans nos forêts familiales.
Je l'aurais porté sur les épaules quand il aurait été fatigué.
Je l'aurais pourri gaté.

Mais le seigneur en a décidé autrement.

Il s'appelait Killian et c'était mon neveu...

 


Webmaster  |  Me contacter
Version 5.01
Les textes sont © Scandy